Vu
Lost In Translation de
Sofia Coppola, avec le génial
Bill Murray et Scarlette Johansson C'est une claque intersidérale ce film.
Je vois ce que Ju' voulait dire à propos des longueurs, et effectivement, on peut dire que le film en est bourré, mais ce n'est pas si désagréable que ça.
Sofia a réussi une retranscription du Japon qui l'a charmé avec un foutre bon dieu de talent ! Quand tu vois le film, tu as juste envie d'aller y vivre quelques années.
Personnellement, et je fais un petit hors sujet, je n'étais pas attiré tant que ça vers ce pays à la base, j'aurais plutôt tendance à le mépriser pour ses émissions tv à la con, ses membres qui sont élevés presque à l'endoctrinement à bosser comme des dératés, ses animations avec le côté trop cucul, les horreurs qu'ils ont commis durant la guerre et que, contrairement aux Allemands, ils s'en foutent un peu (du moins il le semble) et la manière dont son gouvernement ainsi que ses habitants ont l'air d'agir. Ces cons ont quand même repris de la prison française Issei Sagawa qui a bouffé une pauvre petite étudiante néerlandaise, ils l'ont libéré sur leur terre (parce que, ouai, faut comprendre, il a juste tué et mangé un être humain, mais c'est bon, on le croit capable de se contrôler), mais en plus, ils ont fait de lui une putain de vedette, allant sur des plateaux d'émissions Tv et faisant de la pub à une marque de viande (étrangement sa famille est juste fichtrement riche hein...).
Mais là, la Sofia, elle nous montre un côté si charmant du Japon, que l'on en vient à changer avis. L'hôtel y est pour beaucoup d'ailleurs, les deux personnages principaux ont beau s'y emmerder, on ne passe que difficilement à côté de la splendeur du lieu, à la limite du havre de paix tellement ça semble calme et beau. Ensuite, et on devine que c'est par expérience car cela est trop bien mis en scène pour l'avoir juste imaginé (c'est tout de même dans la limite du possible), elle nous montre la beauté de la culture de ce pays à travers les yeux de la croquante Charlotte (alias, un peu, la réalisatrice elle même, donc). Même si elle y met aussi bien en avant les drôleries, avec le sens de la mode et du style, assez particulier, que se donnent les japs, leurs étranges jeuxvidéo, émissions Tv, trips, amabilités, langages et façons de parler ainsi que tout le bataclan.
Bon, et encore je ne parle là que du charme de l'espace du film. Passons à l'histoire et à ses acteurs.
Alors, ouai, l'un des gros atouts du film, c'est bien l’excellentissime Bill Muray, il joue son personnage comme il l'est, c'est à dire un pro. Tellement bien que tu ne penses même pas à l'acteur derrière le personnage, chose TRES rare. Néanmoins je me demandais ce que ça aurait pu donner avec un autre très bon acteur de la même tranche d'age, car le physique du personnage compte pour beaucoup. Celui de Bill est comme naturellement doux et blasé. Dennis Quaid par exemple aurait eu une autre donne avec son visage plus creusé (regarder The Words pour voir ce que je signifie).
Scarlett J. est ici franchement mignonne et croquante. On dirait qu'elle a changé depuis ! Elle a peut être maigrie, ou bien c'est la coupe de cheveux ? Qu'importe, je ne l'avais pas vraiment reconnu dès le début, et on tombe aisément sous son charme. On commence d'ailleurs le film avec une somptueuse imagine de sa personne.
La relation que Harris et Charlotte entretiennent n'est pas sans rappeler l'amitié que l'on a pu avoir au cours de nos propres vies, caractérisé par les deux sexes différents et l'attractivité quasi naturelle que l'on a avec une future amie dotée de bons atomes crochus dans un lieu dans lequel il était peu probable de rencontrer une personne avec qui on s'entend aussi bien. En comptant les longs moments que l'on passe à ne faire que discuter des expériences, états d'âmes, troubles, principes et philosophies etc pendant des heures. Et grâce aux talents de Sofia, ces moments sont vraiment bien réalisés, assez pour presque être nostalgique et s'y reconnaître, voir s'y identifier, ce qui rend le film "confortable" à voir, vraiment plaisant et magnifique !
En se basant sur les deux éléments majeures étant l'amitié inattendu entre Bob et Charlotte et le Japon qui a charmé la réalisatrice (le Japon qui l'a charmé, pas tout le Japon), le film donne un rendu juste fabuleux.
Cette œuvre est particulièrement profonde, on pourrait discuter de pas mal de ses aspects pendant un long moment, outre ses deux deux principales composantes. Du coup, vaut mieux que je fasse un peu plus court.
Bémol par contre. Je suppose que c'était afin de laisser s’approfondir l'amitié entre les deux persos principaux, mais cela peut paraître étrange que John (le mari de Charlotte) disparaisse d'un coup au fil de l'histoire. On dirait malheureusement un temps d'écran qui était prédéfinis.
Et secondo, mais c'est sur mon goût perso, quoi que je n'ai rien contre un genre de happy end (qui n'en ai pas un), je n'ai pas aimé la dernière scène.
- Spoiler:
Ils n'auraient pas dû s'embrasser. D'une certaine manière cet acte gâche peut être la relation qu'ils entretenaient, quand bien même que des allusions à un amour encore autre que l'amitié avait été suggérés.
Enfin voilà, mieux vaut que je m'arrête là. Film génial, coup de cœur. Par contre, j'ai beau avoir été particulièrement marqué, est-ce que je peux le mettre dans mes films favoris ? Je ne sais pas. Indéniablement on ne passe pas à côté de la qualité, mais j'ai du mal à savoir si c'est mon genre ou pas. C'est vraiment original, peu commun.
Merci Prok', merci Ju' pour avoir indirectement mis le film en valeur
pour une raison finalement un peu fausse :p... je vous met au défis de lire à une taille de 5.
J'ai les autres à mater maintenant, mais ça ne va pas être aisé de trouver aussi bon, je le sens de loin !