Duke Nukem 3D c'est un très grand jeu, un truc fondateur, mais à condition d'y avoir joué à la fin des années 90.
Tester
Duke Nukem Forever aujourd'hui sans avoir connu l'ancien ça équivaut à jouer à ce que présente la pochette : un jeu un peu beauf, sacrément secoué, vulgaire et mal terminé sur le maquillage (ça c'est gratuit et c'était pour votre pochette dégueulasse les mecs, franchement, après celle de Duke 3D !). Et c'est finalement un FPS vraiment à l'ancienne. Mal emballé, mais archaïque dans son gameplay.
Et puis c'est un FPS, je suis pas sur que tu t'intéresses à ce genre de gameplay... ?
En tout cas, pour y avoir un peu joué encore en revenant d'une soirée, je dois dire que la seconde partie du jeu est quand même plus intéressante.
Je voudrais revenir sur un truc sur lequel il s'est fait tabasser, c'est la VF. Je la trouve pas si terrible au final. Okay on a pas Jon St John, mais hey les gars, c'est une vé-aif ! La traduction est finalement excellente, ils ont essayé de porter au mieux les jeux de mots et les références aux easter eggs dans les dialogues.
Le vrai problème c'est les comédiens secondaires, peu impliqués (et qui ont du coup tous des voix de débiles profonds) et Duke, qui a un bon phrasé avec Daniel Beretta (doubleur fr de Schwarzy) mais un peu long. Et cette manie de devoir actionner le décor pour augmenter ta barre de vie. On tente de faire croire que le jeu est interactif alors que c'est ultra lourd. Dans le premier Duke, l’interactivité séduisait car elle était là et pas obligatoire, ici elle prend le pas sur tout. Une fois de temps
en temps ça va, mais quand t'arrives dans une salle de sport et que tu dois taper dans 2 punching balls, mettre des poids sur ton haltère, soulever ton haltère et jouer au flipper pour booster ta jauge de vie.... ouais mais non quoi.
J'ai été mauvaise langue car j'ai détruit le jeu à chaque défaut. Là je suis au Duke Burger (grosso merdo, et comme je resterai incroyablement nul aux FPS toute ma vie, j'ai joué 3 heures upplémentaires, un quaker pourrait enchaîner le tout en moitié moins).
Le jeu commence ENFIN à prendre de l'intérêt. Je dois avouer que le début est hyper mal fait, qu'on enchaîne des scripts, des fights pas intéressants et une séquence en voiture tortueuse, mais une fois SORTI du Duke building, le jeu se lance vraiment à partir du casino (Duke vit à Las Vegas... normal
), et on enchaîne les maps casino avec celles du vaisseau alien, assez cool. En fait, le jeu semble vertical même s'il n'en est rien : il n'y a qu'un seul chemin, un seul couloir, mais la construction des niveaux n'empêche pas d'avoir quelques angles intéressants, de bonnes trouvailles visuelles, des idées.
On croit au Las Vegas en ruine car ce n'est pas "que" un terrain accidenté par la guerre. Ces camions
éventrés et ces morceaux de route à l'envers montrent clairement qu'une énorme force surhumaine a retourné la ville. On croit au vaisseau alien car il mixe tant de classiques qu'il en ressort une popote homogène, entre les face-huggers et les tentacules organiques d'
Alien et de
Half-Life, l'héritage visuel de
Duke 3D et les petites inventions des dévs (les "scaraboules" pour activer des "portes anus"... hum, bon normal, on reste dans Duke...). On retrouve dans ces passages, entre puzzles et tableaux d'ambiance, un peu de la mélancolie ironique d'
Half-Life, de la brutalité des démembrements à l'ancienne au pompe et au contact de
Quake, bref, du gameplay roots et un peu nostalgique, mais mal digéré dans le mixage final de ce qui est sorti, et qui mieux maitrisé, aurait pu réunir à la fois fans de oldschool et profanes du Duke dans ce qui a tout (un univers, un héros, des armes, des streums, du culot) pour créer un jour peut être un FPS aussi inoubliable que son ainé.
Une fois qu'on tombe sur d'autres armes, les combats deviennent un peu plus varié. En mode hard, l'IA est pas plus intello mais ne vous lâche pas et vous mourre souvent. Les boss sont appréciables car vraiment à l'ancienne : toujours dans une arène, ils font appellent à un brin de réflexion pour parer leurs défenses, quand ils ne vous coursent pas dans l'arène pendant que vous faites un footing désorganisé pour éviter les coups et aller se recharger en munitions. On est loin des boss miteux d'un
Deus Ex 3 ou d'un ennemi final tué en un coup par un script spectaculaire (
Modern Warfare).
En fait, l'ambiance revient petit à petit, et on sent clairement que tout n'était pas à jeter. Les mécanismes de jeu, même casualisés/modernisés, semblent avoir été fait avant par 3D Realms, ça se sent dans la manière de jouer et de vivre l'aventure. Gearbox est aussi nerveux dans son gameplay et on peut aussi penser que leur expérience des zones de combat et des boss avec
Borderlands pourrait avoir joué dans ce Duke. Quoiqu'il en soit, le jeu est toujours très moche (mais alors vraiment, certaines textures relèvent de la moquerie pure et simple pour des programmeurs de ce calibre) et l'humour est toujours très en dessous de la ceinture, trop pour rester drôle.
Mais le jeu est moins pénible à parcourir une fois lancé, et je me prends même à continuer sans déplaisir pour voir ce qui va arriver à Duke. La mise en scène est finalement assez soignée. Attention j'entends soin apporté à la volonté de faire voyager le Duke et le joueur pour changer d'environnements, faire rebondir l'action etc... en revanche, avec des animations à pleurer, des graphismes dégueulasses et un moteur graphique aux collisions approximatives, les transitions en cutscenes sont mauvaises, on ne s'immerge pas beaucoup et les modèles inexpressifs et peu interactifs rendent les PNJ antipathiques, on est un peu seul au monde malgré la résistance humaine.
Après, je suis pas encore tombé sur les niveaux dans le désert, ceux présent dans la démo. Donc prudence. Une fois là bas, retour des bagnoles. Et selon
Nofrag, c'est très très long.
Y'a des chances que dans 3 heures j'insulte à nouveau le jeu...