Peut-être que beaucoup de gens connaissent Picsou, au moins vaguement : un vieux riche acariâtre, avec une redingote, des guêtres, une canne, des binocles et des favoris. Éventuellement, un chapeau haut-de-forme.
Peut-être même connaissez-vous son prénom, Balthazar. Et le fait qu'il a un neveu, Donald Duck, lui même oncle de triplés, fieffés garnements, Riri, Fifi et Loulou.
Mais vous ne savez peut-être pas en revanche que c'est Carl Barks qui a créé Picsou pour un épisode spécial, "Une nuit sur le mont Ours" (si mes souvenirs sont bons), personnage censé n'être qu'éphémère dans le monde des canards. Sauf que voilà, il plaît. Et Cark Barks adore les canards (il en a même élevés, des vrais, chez lui). Alors il lui construit une personnalité, un passé, au fil des histoires. Il en fait un riche parvenu, acariâtre, radin, colérique, mais cachant au final un (petit) cœur.
Puis arrive un jour un dessinateur qui aime beaucoup les histoires de Cark Barks, qui en est fan, même, et qui décide de reprendre plus ou moins le flambeau. Keno Don Rosa, non content de créer des histoires originales dans la veine de celles de son mentor, décide de reprendre toute l'histoire de son personnage fétiche et de lui inventer une biographie en images, à partir de bribes d'informations, de souvenirs racontés, d'anecdotes de voyages. C'est ainsi que naît "La Jeunesse de Picsou". Initialement composée de 12 épisodes, elle verra quelques addendum et un épisode "zéro", illustration parfaite de ce qu'est un paradoxe temporel.
On débute l'histoire avec un jeune Balthazar McPicsou dehuit dix ans (honte à moi), qui se voit offrir par son père, pour son anniversaire, un nécessaire de cirage de chaussures. Le contexte : Glasgow, Écosse de la fin du XIXe siècle, dans une situation économique déplorable, et qui subit, comme d'autres villes du Vieux Continent, un exode vers les "terres promises" du Nouveau Monde. Premier métier, première rencontre, et déjà, première déception : Burt le cantonnier est venu faire nettoyer et cirer ses chaussures croûtées de boue et profitant que le jeune garçon se soit évanoui après son effort, l'a payé en monnaie de singe : un "dime" de dollar. Monnaie américaine qui n'a pas cours en Écosse... Tirant les leçons de ses expériences, déjà à cet âge-là, Balthazar se jure à lui-même qu'il prendra ce sou en exemple et ne fera plus jamais confiance à personne en matière d'affaires. Il y voit également un signe : c'est en Amérique qu'il construira son futur...
Au fil des rencontres (Théodore Roosevelt, Geronimo, Bombie le Zombie, Cornelius Écoutum, Soapy Slick, Goldie O'Gilt, et autres personnages historiques ou non), nous arrivons progressivement au Picsou que nous connaissons tous aujourd'hui. Mais grâce à Don Rosa, il n'est plus une sorte de stéréotype du magnat pré-révolution industrielle, dépassé par la modernité. Il est cet être humain (oui, il a beau être un canard, même anthropomorphe, pour moi c'est un être humain) complexe, aveuglé par la réussite, ayant fait une seule mauvaise action de toute sa vie, et pas mal de mauvais choix.
Le groupe Disney a toujours refusé que les personnages puissent être supposés avoir des relations sexuelles. Mais Don Rosa a su, à diverses reprises, contourner cela, par des suggestions plus ou moins fortes, des symboles, des non-dits très puissants. Outre ses scenarii (qui en l'occurrence, pour La Jeunesse de Picsou, sont tirés de ceux de Carl Barks, et légèrement adaptés parfois par souci de cohérence chronologique), son trait et ses mises en scènes sont tout bonnement géniaux. Il a un trait gourmand, plein de détails, et une mise en scène très cinématographique. On peut trouver qu'il en fait trop, mais pour ma part, je considère qu'il est l'un des meilleurs dessinateurs de son temps.
Les émotions qu'il arrive à nous communiquer à travers les expressions, les mouvements, les plans, tout est si beau et si fort qu'à plusieurs reprises, j'en ai eu des frissons à la première lecture. Je me souviens d'une scène tout particulièrement, avec Édith et Fergus McPicsou, qui m'a fait éclater en larmes et pleurer de longues minutes.
Encore maintenant, je relis avec plaisir chaque épisode, m'amuse à détailler chaque case pour en trouver les beautés cachées, m'émeus avec autant de force pour les personnages. Balthazar, le petit Balthazar Picsou, restera toujours dans mon cœur le personnage Disney le plus attachant, le plus complexe, le plus humain. Et je vous conseille à tous de lire au moins une fois La Jeunesse de Picsou, par Keno Don Rosa.
Petite information : La compagnie Disney réédite en ce moment au format livre broché l'intégrale des histoires de Carl Barks. Il est prévu douze volumes, dont le premier est déjà sorti, peut-être même le deuxième.
Si vous voulez savoir à quoi ressemble Don Rosa (ainsi que sa maison, ses collections époustouflantes et son sourire malicieux), allez voir par là :
http://blog.duckmania.de/2011/03/don-rosas-house-tour-teil-1-part-1.html
En savoir plus sur l'arbre généalogique des canards établi par Don Rosa :
http://duckman.pettho.com/tree/v_french.html
Les noms originaux des personnages principaux :
Balthazar Picsou : Scrooge McDuck
Lili, Lulu et Zizi (...) : May, April et June
Riri, Fifi et Loulou : Huey, Dewey et Louie
Donald Duck reste Donald Duck. ^^
Il paraîtrait que Donaldville se situe dans l'état du Calisota, un état fictif inspiré de la Californie et du Minesota.
La colline au sommet de laquelle se trouve le coffre de Picsou s'appelle "Killmotor Hill" (la colline tue-moteur) ; mais il faut savoir qu'elle a changé de nom le jour où Picsou, revenu de divers voyages, riche comme Crésus, a décidé de prendre possession d'un terrain acheté une bouchée de pain à Cornélius Écoutum (Cornelius Coot en VO), et que sa voiture n'a pas réussi à monter la côte, le moteur ayant lâché à mi-parcours... Auparavant, elle s'appelait en effet "Killmule Hill", la colline tue-mule... xD
Si la Vallée de l'Agonie Blanche, lieu de découverte de la pépite qui a rendu Picsou millionaire, était abandonnée et si bien préservée, c'est avant tout grâce à son "gardien"... :p
Base de données I.N.D.U.C.K.S. :
http://fr.inducks.org/
Et pour finir, VIVENT LES PLATYPUS !!! \o/
Peut-être même connaissez-vous son prénom, Balthazar. Et le fait qu'il a un neveu, Donald Duck, lui même oncle de triplés, fieffés garnements, Riri, Fifi et Loulou.
Mais vous ne savez peut-être pas en revanche que c'est Carl Barks qui a créé Picsou pour un épisode spécial, "Une nuit sur le mont Ours" (si mes souvenirs sont bons), personnage censé n'être qu'éphémère dans le monde des canards. Sauf que voilà, il plaît. Et Cark Barks adore les canards (il en a même élevés, des vrais, chez lui). Alors il lui construit une personnalité, un passé, au fil des histoires. Il en fait un riche parvenu, acariâtre, radin, colérique, mais cachant au final un (petit) cœur.
Puis arrive un jour un dessinateur qui aime beaucoup les histoires de Cark Barks, qui en est fan, même, et qui décide de reprendre plus ou moins le flambeau. Keno Don Rosa, non content de créer des histoires originales dans la veine de celles de son mentor, décide de reprendre toute l'histoire de son personnage fétiche et de lui inventer une biographie en images, à partir de bribes d'informations, de souvenirs racontés, d'anecdotes de voyages. C'est ainsi que naît "La Jeunesse de Picsou". Initialement composée de 12 épisodes, elle verra quelques addendum et un épisode "zéro", illustration parfaite de ce qu'est un paradoxe temporel.
On débute l'histoire avec un jeune Balthazar McPicsou de
Au fil des rencontres (Théodore Roosevelt, Geronimo, Bombie le Zombie, Cornelius Écoutum, Soapy Slick, Goldie O'Gilt, et autres personnages historiques ou non), nous arrivons progressivement au Picsou que nous connaissons tous aujourd'hui. Mais grâce à Don Rosa, il n'est plus une sorte de stéréotype du magnat pré-révolution industrielle, dépassé par la modernité. Il est cet être humain (oui, il a beau être un canard, même anthropomorphe, pour moi c'est un être humain) complexe, aveuglé par la réussite, ayant fait une seule mauvaise action de toute sa vie, et pas mal de mauvais choix.
Le groupe Disney a toujours refusé que les personnages puissent être supposés avoir des relations sexuelles. Mais Don Rosa a su, à diverses reprises, contourner cela, par des suggestions plus ou moins fortes, des symboles, des non-dits très puissants. Outre ses scenarii (qui en l'occurrence, pour La Jeunesse de Picsou, sont tirés de ceux de Carl Barks, et légèrement adaptés parfois par souci de cohérence chronologique), son trait et ses mises en scènes sont tout bonnement géniaux. Il a un trait gourmand, plein de détails, et une mise en scène très cinématographique. On peut trouver qu'il en fait trop, mais pour ma part, je considère qu'il est l'un des meilleurs dessinateurs de son temps.
Les émotions qu'il arrive à nous communiquer à travers les expressions, les mouvements, les plans, tout est si beau et si fort qu'à plusieurs reprises, j'en ai eu des frissons à la première lecture. Je me souviens d'une scène tout particulièrement, avec Édith et Fergus McPicsou, qui m'a fait éclater en larmes et pleurer de longues minutes.
Encore maintenant, je relis avec plaisir chaque épisode, m'amuse à détailler chaque case pour en trouver les beautés cachées, m'émeus avec autant de force pour les personnages. Balthazar, le petit Balthazar Picsou, restera toujours dans mon cœur le personnage Disney le plus attachant, le plus complexe, le plus humain. Et je vous conseille à tous de lire au moins une fois La Jeunesse de Picsou, par Keno Don Rosa.
Petite information : La compagnie Disney réédite en ce moment au format livre broché l'intégrale des histoires de Carl Barks. Il est prévu douze volumes, dont le premier est déjà sorti, peut-être même le deuxième.
Si vous voulez savoir à quoi ressemble Don Rosa (ainsi que sa maison, ses collections époustouflantes et son sourire malicieux), allez voir par là :
http://blog.duckmania.de/2011/03/don-rosas-house-tour-teil-1-part-1.html
En savoir plus sur l'arbre généalogique des canards établi par Don Rosa :
http://duckman.pettho.com/tree/v_french.html
Les noms originaux des personnages principaux :
Balthazar Picsou : Scrooge McDuck
Lili, Lulu et Zizi (...) : May, April et June
Riri, Fifi et Loulou : Huey, Dewey et Louie
Donald Duck reste Donald Duck. ^^
Il paraîtrait que Donaldville se situe dans l'état du Calisota, un état fictif inspiré de la Californie et du Minesota.
La colline au sommet de laquelle se trouve le coffre de Picsou s'appelle "Killmotor Hill" (la colline tue-moteur) ; mais il faut savoir qu'elle a changé de nom le jour où Picsou, revenu de divers voyages, riche comme Crésus, a décidé de prendre possession d'un terrain acheté une bouchée de pain à Cornélius Écoutum (Cornelius Coot en VO), et que sa voiture n'a pas réussi à monter la côte, le moteur ayant lâché à mi-parcours... Auparavant, elle s'appelait en effet "Killmule Hill", la colline tue-mule... xD
Si la Vallée de l'Agonie Blanche, lieu de découverte de la pépite qui a rendu Picsou millionaire, était abandonnée et si bien préservée, c'est avant tout grâce à son "gardien"... :p
Base de données I.N.D.U.C.K.S. :
http://fr.inducks.org/
Et pour finir, VIVENT LES PLATYPUS !!! \o/
Dernière édition par Moira le Dim 17 Juil - 9:43, édité 1 fois