The Last of Us et Tomb Raider, le reboot sorti il y a quoi, deux mois je crois.
The last of us, un jeu que je ne comptais pas prendre à la base, déjà parce que je me méfie de plus en plus des jeux over-hypés des mois avant leur sortie, le genre de Goty sur le papier et très décevants au final (Asura’s wrath, une superbe cinématique déguisée en jeu, assez chiant, le très court et rébarbatif Lollypop chainsaw, Crysis 3, daubé du cul, il y en a plein d’autres que je pourrais citer, bref) et surtout parce que j’en ai un peu marre des zombies. J’aimais bien avant mais c’est l’overdose, je les aient trop vus, ils sont partout, à toutes les sauces, ils en deviennent presque banals, en livres, en bd, en jeux, en films… Je sais plus à quand remonte le dernier bon film de zombies que j’ai vu… Certainement pas un Georges Romero, il s’obstine à faire un film pire que le précédent à chaque fois, peu importe, vous voyez ou je veux en venir. Les vampires aussi j’en suis gavé. Maintenant il faut leur donner un petit concept original pour qu’ils se démarquent un peu, au final tout repose la dessus mais à la longue c’est ennuyeux. Entre la multitudes de vampires top models ados, ceux qui brillent en plein jour, ou qui se mettent de la crème solaire, qui boivent du sang en cannette, qui n’ont même plus besoin de sang humain et qui s’éloignent de plus en plus de ce que je kiffais dans le personnage du vampire…
Souled. Ils me font chier maintenant.
Donc un jeu qui ne m’intéressait pas plus que ça, en plus le scénario est basique : catastrophe planétaire qu’on sait pas d’où ça vient, humains mordus par infectés deviennent infectés eux-mêmes, chaos mondial, les gouvernements perdent le contrôle -> ils sont remplacés par l’armée qui devient autoritaire, pour ne pas dire tyrannique, ca sent quand même fortement le réchauffé, le déjà-vu mille fois, en même temps c’est dur de faire original quand justement le concept est usé jusqu’à la corde, c’est la définition même de rendre quelque chose « banal ».
Mais j’ai voulu y jouer quand même. Le jeu à eu de bonnes notes partout, de très bonnes notes même, mais ce n’est pas ça qui m’a fait changer d’avis. Ce sont pas les chiffres qui m’ont convaincu d’essayer mais les mots. Rarement les tests ont l’air aussi enthousiaste et unanimes. Je zappe tout le blabla sur les graphismes et le gameplay, ce que j’ai retenu, ce sont des phrases comme « un jeu qui vous hante même après avoir laché la manette » « Un jeu dont on se souviendra dans 10 ans » « Le genre de jeu qui laisse une empreinte émotionnelle forte », ce genre de trucs. Intriguant quand même, les images montraient surtout un TPS bateau, mais les divers tests que j’ai pu lire au dela de JV.COM et Gamekult laissaient entendre l’exception.
Je me suis laissé convaincre donc, et au final je peux dire ceci : The last of us est effectivement un jeu d’exception, mais qui ne fera pas l’unanimité. C’est surtout un jeu d’ambiance, si vous ne rentrez pas dedans, si vous n’accrochez pas, alors il sera pour vous un bête TPS manquant d’action. Mais si vous vous immergez dans l’univers du jeu, alors oui, il est de ces jeux d’exception qui servent de référence.
En ce qui me concerne, j’ai accroché après un départ un peu mou, et maintenant je pense qu’il a sa place dans le top des jeux PS3 toutes années confondues. C'est un des meilleurs jeux que la console ait à offrir, jouez-y avant les next-gen! Plus sérieusement, pour moi c’est une tuerie, voila tout, mais je comprends parfaitement que certains soient déçus par ce jeu car il ne correspondait pas à leurs attentes. Considérez ceci : C’est un jeu de zombies, mais ce n’est pas un Dead Rising ou un Resident Evil. Vous ne massacrerez pas les monstres par milliers, vous chercherez surtout à fuir autant que possible, et même si il y a de l’action il y a surtout un road-movie (à pieds) apocalyptique et contemplatif qui prend le pas sur tout le reste, la plupart du temps.
L’histoire est assez classique donc, les personnages aussi : les deux principaux sont Joel et Elie, le vieux rochon style loup solitaire et la gamine de 14 ans plus ou moins innocente qui n’a jamais connu un monde sans zombies.
Le prologue démarre sur les chapeaux de roues et on reconnait la patte des créateurs d’Uncharted avec une mise en scène de blockbuster et un petit coté Dawn of the Dead, le remake de 2004, quand le film débute et que l’héroine doit esquiver sa fille et son mari zombifiés chez elle, qu’elle va dans la rue et doit s’enfuir en voiture et qu’on voit des petits groupes d’humains tentant désespérément d’échapper aux nombreux zombies. Ici c’est la même chose, on s’enfuit de chez soi, on prend la bagnole, on court dans la rue avec d’autres humains qui hurlent « ils arrivent ! », les zombies vous courent après, certains de vos compagnons de fuite se font grignoter, explosions par ci par la…
A partir de la on se dit qu’on aura affaire à un AAA classique mais efficace dans sa mise en scène et qu’une fois qu’on aura trouvé des armes le massacre va commencer. Que nenni, le jeu change très rapidement d’ambiance une fois le prologue passé.
(Petit spoiler qui n’en est plus un après 10 minutes de jeu, mais je signale quand même)
Le jeu change d’ambiance par la suite donc. Graphiquement déjà, enfin au niveau du level-design : l’environnement propret des grandes villes laisse la place à un futur dévasté, envahi par la poussière, les détritus, les ordures (il n’y a plus grand-chose qui soit entretenu excepté dans les zones tenues par l’armée) et ou la nature reprend ses droits dès qu’on sort en ville, la végétation s’infiltrant ici et la. Il change d’ambiance aussi en profondeur puisque comme je vous le disais, si le prologue vous laissait entendre un actionner bête et méchant, vous êtes maintenant en présence d’un jeu de survie.
Si vous vous sentez l’âme d’un Rambo et voulez foncer dans le tas, oubliez. Ce n’est pas la gloire qui vous attend mais le Game Over. Vos munitions sont limitées, les armureries sont toutes pillées depuis longtemps, vous mettez du temps à recharger lorsque vous avez une arme à barillet, le recul de certaines est important, bref vous allez devoir économiser vos balles. Mitrailler ou tirer dans le tas vous condamnera à mort, chaque balle compte. J’exagère un petit peu mais il y a des fois ou après avoir raté deux fois ma cible, j’en venais à envisager de relancer une sauvegarde pour récupérer ces deux balles. Des fois c’est ça, vous entrez dans une zone d’infectés avec 3 cartouches de fusil à pompe et deux balles de revolver, en sachant pertinemment que ça ne suffira jamais, qu’en cas de fusillade vous ne vous en sortirez pas. Du coup vous chercherez encore plus à économiser les munitions, préférant attendre d’en trouver suffisament pour pouvoir tuer à coup sur et pas juste blesser les infectés.
Qui plus est, vous voudrez parfois rester aussi discret que possible : les zombies de base appelés « coureurs » ne sont pas très puissants ni résistants, mais ils pourront ameuter tous les zombies alentours en hurlant, si la bruit de la détonation ne l’as pas fait avant. Et dans ce genre de jeu, être encerclé équivaut presque toujours à une mort. Pour remuer le couteau dans la plaie, sachez que vous ne pourrez pas recharger instantanément ou via des menus dans la pause, de même que pour vous soignez, le jeu ne pause pas comme ça et les quelques secondes nécéssaires pour changer d’équipement vous seront fatales puisque les zombies courent vers vous et parfois vous déséquilibrent, obligeant votre personnage à recommencer son animation, retardant le prochain coup de feu ou de batte, etc…
Un infecté qui a muté bizarrement, sa peau se collant en couches sur le mur
Les « claqueurs » sont aveugles mais se repèrent au bruit. Faites tomber un truc ou tirez une balle et ils rappliqueront tous vers vous. Le problème c’est qu’ils ont atteint un stade d’infection avancé et qu’ils vous tueront en un coup. Si ils vous choppent, vous êtes mort. Vous pourrez bien débloquer plus tard des compétences pour survivre in extremis mais il vous en coutera deux surins, et vous chercherez surtout à les economiser. L’avantage c’est que vous pouvez les éloigner en lancant des briques ou des bouteilles ailleurs pour les attirer. Mais quand vous voyez en endroit avec des coureurs et des claqueurs, vous allez devoir prendre un petit moment pour trouver comment vous en sortir. Comme plusieurs approches sont possibles (élimination discrètes, multiples avec des Molotov ou tout simplement ne pas les tuer et se déplacer en se cachant à la Metal gear) le jeu n’est donc pas linéaire, et vous pourrez entamer une deuxième partie avec un style de jeu différent de votre premier run. Il y a bien des situations forcées ou vous devrez obligatoirement tout tuer ou au contraire ne pas vous faire repérer, mais globalement le jeu vous laisse le choix.
La bombinette à clous déchiquètera vos ennemis, mais pourra aussi vous blesser
Le jeu dispose d’une ambiance prenante qui vous fera parfois sursauter, et qui peut coller les miquettes aux joueurs et joueuses les plus sensibles. Il esquive les jump scares à répétition qui gachaient l’ambiance de Dead Space 2 après l’excellent dead Space 1. Ici rien n’est prévisible, et les angles de vues vous feront parfois croire qu’un truc va arriver alors qu’en fait rien du tout, mais du coup vous vous rendez compte que vous avez joué tout tendu, anticipant une attaque qui n’arriva pas et vous vous dites que c’est bien foutu quand le soft joue avec vos nerfs avec rien, c’est signe qu’il fait mouche. C’est un peu à décrire ces angles trompeurs mais vous vous y laisserez prendre je crois. Je sais pas comment expliquer mais par exemple, si vous matez un film d’horreur et qu’un personnage marche dans une bicoque abandonnée, et que soudainement la caméra se mette dérrière lui et avance de plus en plus vite, vous devinez qu’il va se faire attaquer. La c’est un peu pareil, mais avec les codes des survival-horror du jeu vidéo, c’est-à-dire qu’il y aura des passages ou vous sentirez le traquenard à plein nez, et en fait c’était juste pour vous foutre un coup de stress, puisqu’il est facile de mourir dans le jeu ou d’être dépassé par les événements.
Le jeu réussit parfois à foutre la flippe avec ses jeux de lumière et sa lampe torche, qui font se découper sur le mur des ombres gigantesques. Avec un peu de parano, vous croirez voir des infectés à chaque coin de salle. Le passage de l’hotel est un des plus prenants, vous avez des infectés que vous devrez ne même pas toucher sous peine de mort, vous entendez des bruits de partout sans savoir si ils viennent de la bande son ou si ils sont révélateurs d’une présence ennemie, et si vous foirez votre « infiltration » vous entendez les hurlements déments des infectés tout autour de vous sans trop savoir d’où ça vient, et la respiration paniquée de Joel dans son masque à gaz, des ombres furtives, des craquements bizarres, des angles morts que vous ne pouvez pas surveiller du coin de l’œil, et comme par hasard il vous reste 4 balles en tout et une seule trousse de soins que vous pouvez même pas utiliser maintenant car ça prend un peu de temps et que vous ne savez déjà plus ou vous aller, alors prendre le risque de se faire attaquer quand vous posez un bandage…
Il y a donc des moments qui font leur petit effet, très prenants, assez flippants.
Un des autres petits points forts du jeu est le coté vivant des PNJ. On passe vite faire sur la bonne modélisation des visages, les expressions et le doublage globalement convaincant, il y a surtout plein de petits trucs qui rendent Elie « vivante », disons moins robotique que la plupart des escortés des jeux de ce genre. L’animation est réussie mais surtout elle varie, aussi vous vous retournerez parfois pour constater qu’elle fait des trucs auxquels vous ne vous attendiez pas et que vous auriez pu rater, comme de regarder sous les meubles pour voir si il y a des objets à récupérer ou des rats, elle peut s’asseoir pour se reposer, vous suivre à la botte, admirer des affiches de films sortis dans un monde mort avant sa naissance, il y a plein de petits trucs qui rendent le jeu vivant et qui fait qu’on s’attache facilement au duo Joel-Elie puisque l’on a moins l’impression d’escorter un PNJ d’un point A à un point B plutôt qu’un personnage qui pourrait presque être incarné par un autre joueur à distance.
Il y a bien sur les petites conversations qui popent au cours du jeu, des toutes petites trouvailles au niveau de l’animation comme le fait que selon l’action du moment (normale, combat, stress ou fuite) les persos bougent et réagissent différemment. En gros Elie ne vous génera pas pendant l’action et ne se fera pas repérer à cause d’un défaut d’IA.
Tout ça pour dire que tous petits trucs donnent au jeu un coté vivant (je me répète) et aussi mature. Comme je disais, le scénario et les situations sont du déjà vu, mais le plus important c’est la manière dont on traite les thèmes. Le jeu dégage cela, une impression de maturité parce que si le scénar peut paraitre cliché, le jeu ne l’est pas la plupart du temps. Il aurait été très facile par exemple d’emphatiser à mort sur la tragédie qu’a vécu Joel au début du jeu, ou sur la relation père-fille entre lui et Elie, du genre affection au premier regard car tu me rappelles ma fille, mais le jeu évite la plupart des pièges et vous serez surpris souvent de la direction que les choses prennent, et c’est ce tout la qui rend les personnages attachants et qui vous donnera envie de suivre leur aventure.
Coté Gameplay pas grand-chose à dire, c’est un TPS classique, avec une vue qui se rapproche de l’épaule quand vous visez, et qui s’éloigne quand vous courrez. Ca demande un petit temps d’adaptation car au début Joel est un peu lourd (il trottine juste et ne court qu’en cas de gros danger) mais on s’y fait vite, les commandes deviennent instinctives.
Comme le jeu est assez dur, vous avez la possibilité d’activer ou non la super ouïe de Joel, qui fonctionne comme la vision thermique de Batman dans Arkham Asylum et Arkham City. En gros c’est un cheat que vous pourrez ignorer dans les options ou activer à loisir. En mode écoute, Joel se concentre sur les sons qu’il entend et curieusement ça se manifeste à l’écran par une vision noir et blanc qui vous permet de voir à travers les murs le contours des ennemis et rares alliés. C’est come si il entendait tellement bien que même un ennemi qui ne fait pas de bruit et posté en embuscade sera grillé. Il est tentant d’utiliser cette vision en permanence pour ne jamais se faire surprendre mais elle a aussi deux gros défauts qui font que heurseument, on ne l’utilise pas tout le temps sinon ça rendrait le jeu facile. Le premier défaut c’est que Joel se concentre tellement sur les bruits devant lui qu’il devient presque sourd aux bruits à coté ou dérrière, donc possibilité d’attaque par dérrière que vous n’entendrez pas, et ensuite son focus nécéssite qu’il soit accroupi et qu’il se déplace lentement, donc impossibilité de fuite ou d’esquive au corps à corps. Enfin la vision des contours de l’ennemi n’aide pas à viser, ni même à savoir si la vue est dégagée puisque les murs vont devenir quasi transparents. En gros, le focus est un cheat qui sauve des situations tendues mais qui ne vous assure pas la victoire. A vous de doser. Moi je sais que je recommencerai le jeu en mode survivant avec le focus désactivé. Et ca peut être coton avec les zombies qui parfois ne poussent pas de râles (donc on ne sait pas qu’ils sont la avant de les voir) et les ennemis humains qui savent arreter de faire de bruit pour vous surprendre ou qui essayent de vous encercler).
L’I.A des ennemis oscille entre le pas mal et le crétin, mais c’est un truc récurrent du genre. Le pas mal, ça pourra être un humain ennemi qui entendra le clic-clic de votre arme vide et qui le hurlera à ses alliés (« Il a plus de munitions, choppez le ! »), qui essaiera de vous surprendre par dérrière ou sur les cotés, qui se cache et est prudent etc… et le crétin c’est par exemple quand ils quittent leurs couverts pour changer de pièce avant de faire demi-tour totalement à découvert, vous tournant le dos et n’offrant pas plus de résistance qu’un pigeon d’argile. Ils ont aussi souvent tendance à ignorer Elie et à se concentrer sur vous.
Pour revenir sur les petits plus vivants du jeu, c’est justement au cours d’une fusillade que j’ai vu qu’Elie avait des réactions différentes selon ce qu’elle voyait ou pas. Si vous tuez et qu’elle voit pas trop ce qu’il se passe, ca ira mais une fois j’ai du dégainer un fusil de chasse après m’être fait repérer par un soldat trop près, et le gars a eu la tête explosée, son sang giclant un peu sur Elie qui lache un gros mot, choquée d’avoir vu une mutilation horrible d’aussi près.
Le jeu est gore mais pas hyper gore non plus. On peut trouver ça dommage pour un jeu de zombies ou au contraire trouver qu’il ne fait pas dans la démesure. Les taches de sang ont tendance à peu toutes se ressembler sur les cadavres à terre (un gros rond rouge) et les animations d’étranglements sont TOUTES les mêmes, il y aurait pu y avoir plus de variété à ce niveau la. Mais grosso modo le jeu est léché, et malgré des décors qui se répètent sur le papier (apparts délabrés, détritus, fissures…) les niveaux ne sont ni rébarbatifs ni ennuyeux, c’est très bien foutu de ce coté la alors que ça aurait pu être très facilement rasoir à la manière d’un Dark Sektor ou d’un Resident Evil 5 avec son bidonville du début qui est un cas d’école dans tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de level-design.
Des fois prendre le temps de s’arreter un peu pour observer le décor vous aidera à comprendre les événements qui se sont déroulés. Je ne vais pas vous spoiler mais le petit passage dans la ville de Bill ou vous voyez des cars d’évacuation vides, si vous êtes un petit peu observateur, vous pourrez retracer ce qui s’est passé.
Enfin, le jeu n’est pas trop linéaire car il vous pousse à fouiller les zones que vous savez inutiles ou cul de sac, parce que vous aurez besoin de fouiller partout pour trouver des outils, des pillules, des munitions, de l’alcool pour confectionner des soins ou des molotov, etc…
Des fois, on peut se prendre à se ballader juste pour le plaisir de s’immerger dans l’univers du jeu. C’est pas aussi flagrant que pour un Red Dead Redemption, mais ca existe un peu quand même dans The last of us. J’ai fini le jeu en un peu plus de 20h alors que ça aurait pu en prendre que 15, mais je me suis un peu balladé par moments, alors que les mécaniques du jeu ne se prêtent pas forcément à ça, juste pour être sur et que c’était plaisant de toutes façons. Le jeu est beau et la bande son est redoutable, alors ça aide. Des fois on pestera sur des facilités pour fermer des niveaux qui auraient pu être bien plus vastes : Dans certains imeubles abandonnés, vous vous rendrez compte que les étages supérieurs sont tous fermés soit par l’armée, soit par des piles d’étagères ou de bureaux. A la longue c’est un peu facile comme moyen de vous empêcher d'explorer un niveau et de vous obliger à retourner sur « la voie » mais bon, ça passe quand même, après tout je me souviens des parties de zombies qu’on faisait dans le mod sur CounterStrike Source et quand on étaient humains, c’est ce qu’on faisaient tous, on se barricadait avec des commodes et des bureaux, des chaises qu’on empilait pour bloquer le passage aux zombies, donc les survivants du jeu ont du faire pareil, c’est facile comme excuse, mais ca reste crédible. Il y aura quand même des zones qui ne font pas partie du chemin principal et que vous pourrez explorer quand même, à la recherche d’objets ou de BD à collectionner pour Elie.
Il ne me reste pas grand-chose à dire dessus, enfin si mais je ne veux pas trop spoiler. Je ne vous conseillerais que de l’essayer, car si vous accrocher après le chapitre 3, alors vous serez peut-être en présence d’un jeu qui, comme les tests le décrivaient, vous hantera même lorsque vous lacherez la manette. Le genre de jeu dont on se souvient. J’ai beaucoup aimé et je vais attendre un peu avant de le relancer en mode survivant et débloquer tout ce que n’ai pas eu lors de mon premier run. A noter que les doublages Français sont globalement d'excellente facture et je dirais même que je les préfèrent aux originaux (hérésie!) juste pour la voix d'Ellie qui en Français colle à son personnage (14 ans) la ou la version US fait carrément plus adulte, genre fille de plus de 20 ans, ce qui sort un peu du jeu. Bien que çe soit les voix "originales", on y croit moins quand Ellie parle.
Beau, prenant, bien foutu dans sa narration et ses mécaniques, The Last of us est un jeu poignant qui vous donnera envie de continuer toujours plus loin à chaque session, et qui pourra même vous faire appréhender la fin, puisque dans cet univers un peu sombre ou il est facile de perdre les personnes qu’on aime, vous commencerez à vous demander si la musique triste qu’on entend au menu de départ et qui parcourt discrètement tout le jeu ne signifie pas que… Mais je ne vous spoilerai pas !
Alors si vous n’êtes pas rebuté par les jeux de zombies qui demandent plus de préparation et de fuite que de massacres en tirant dans le tas (ce n’est pas une critique de ces derniers, Dead Rising 2 était excellent), alors foncez, The Last of us est un grand jeu, souvent émouvant, dont vous vous rappelerez.
Pour Tomb Raider, je vais attendre un peu avant de donner mon avis finalement, c’est assez bizarre comme impression qu’il me fait ce jeu.
The last of us, un jeu que je ne comptais pas prendre à la base, déjà parce que je me méfie de plus en plus des jeux over-hypés des mois avant leur sortie, le genre de Goty sur le papier et très décevants au final (Asura’s wrath, une superbe cinématique déguisée en jeu, assez chiant, le très court et rébarbatif Lollypop chainsaw, Crysis 3, daubé du cul, il y en a plein d’autres que je pourrais citer, bref) et surtout parce que j’en ai un peu marre des zombies. J’aimais bien avant mais c’est l’overdose, je les aient trop vus, ils sont partout, à toutes les sauces, ils en deviennent presque banals, en livres, en bd, en jeux, en films… Je sais plus à quand remonte le dernier bon film de zombies que j’ai vu… Certainement pas un Georges Romero, il s’obstine à faire un film pire que le précédent à chaque fois, peu importe, vous voyez ou je veux en venir. Les vampires aussi j’en suis gavé. Maintenant il faut leur donner un petit concept original pour qu’ils se démarquent un peu, au final tout repose la dessus mais à la longue c’est ennuyeux. Entre la multitudes de vampires top models ados, ceux qui brillent en plein jour, ou qui se mettent de la crème solaire, qui boivent du sang en cannette, qui n’ont même plus besoin de sang humain et qui s’éloignent de plus en plus de ce que je kiffais dans le personnage du vampire…
Souled. Ils me font chier maintenant.
Donc un jeu qui ne m’intéressait pas plus que ça, en plus le scénario est basique : catastrophe planétaire qu’on sait pas d’où ça vient, humains mordus par infectés deviennent infectés eux-mêmes, chaos mondial, les gouvernements perdent le contrôle -> ils sont remplacés par l’armée qui devient autoritaire, pour ne pas dire tyrannique, ca sent quand même fortement le réchauffé, le déjà-vu mille fois, en même temps c’est dur de faire original quand justement le concept est usé jusqu’à la corde, c’est la définition même de rendre quelque chose « banal ».
Mais j’ai voulu y jouer quand même. Le jeu à eu de bonnes notes partout, de très bonnes notes même, mais ce n’est pas ça qui m’a fait changer d’avis. Ce sont pas les chiffres qui m’ont convaincu d’essayer mais les mots. Rarement les tests ont l’air aussi enthousiaste et unanimes. Je zappe tout le blabla sur les graphismes et le gameplay, ce que j’ai retenu, ce sont des phrases comme « un jeu qui vous hante même après avoir laché la manette » « Un jeu dont on se souviendra dans 10 ans » « Le genre de jeu qui laisse une empreinte émotionnelle forte », ce genre de trucs. Intriguant quand même, les images montraient surtout un TPS bateau, mais les divers tests que j’ai pu lire au dela de JV.COM et Gamekult laissaient entendre l’exception.
Je me suis laissé convaincre donc, et au final je peux dire ceci : The last of us est effectivement un jeu d’exception, mais qui ne fera pas l’unanimité. C’est surtout un jeu d’ambiance, si vous ne rentrez pas dedans, si vous n’accrochez pas, alors il sera pour vous un bête TPS manquant d’action. Mais si vous vous immergez dans l’univers du jeu, alors oui, il est de ces jeux d’exception qui servent de référence.
En ce qui me concerne, j’ai accroché après un départ un peu mou, et maintenant je pense qu’il a sa place dans le top des jeux PS3 toutes années confondues. C'est un des meilleurs jeux que la console ait à offrir, jouez-y avant les next-gen! Plus sérieusement, pour moi c’est une tuerie, voila tout, mais je comprends parfaitement que certains soient déçus par ce jeu car il ne correspondait pas à leurs attentes. Considérez ceci : C’est un jeu de zombies, mais ce n’est pas un Dead Rising ou un Resident Evil. Vous ne massacrerez pas les monstres par milliers, vous chercherez surtout à fuir autant que possible, et même si il y a de l’action il y a surtout un road-movie (à pieds) apocalyptique et contemplatif qui prend le pas sur tout le reste, la plupart du temps.
L’histoire est assez classique donc, les personnages aussi : les deux principaux sont Joel et Elie, le vieux rochon style loup solitaire et la gamine de 14 ans plus ou moins innocente qui n’a jamais connu un monde sans zombies.
Le prologue démarre sur les chapeaux de roues et on reconnait la patte des créateurs d’Uncharted avec une mise en scène de blockbuster et un petit coté Dawn of the Dead, le remake de 2004, quand le film débute et que l’héroine doit esquiver sa fille et son mari zombifiés chez elle, qu’elle va dans la rue et doit s’enfuir en voiture et qu’on voit des petits groupes d’humains tentant désespérément d’échapper aux nombreux zombies. Ici c’est la même chose, on s’enfuit de chez soi, on prend la bagnole, on court dans la rue avec d’autres humains qui hurlent « ils arrivent ! », les zombies vous courent après, certains de vos compagnons de fuite se font grignoter, explosions par ci par la…
A partir de la on se dit qu’on aura affaire à un AAA classique mais efficace dans sa mise en scène et qu’une fois qu’on aura trouvé des armes le massacre va commencer. Que nenni, le jeu change très rapidement d’ambiance une fois le prologue passé.
(Petit spoiler qui n’en est plus un après 10 minutes de jeu, mais je signale quand même)
- Spoiler:
- En fait comme je n’avais pas beaucoup vu de vidéos sur le jeu (je n’aime pas me spoiler les jeux en général) je croyais que la fille de Joel qu’on contrôle au début était la même que celle qu’on voyait dans les images du jeu, celle qu’on devrait protéger parce que justement, c’est votre fille. En fait non, elle meurt à la fin du prologue et le chapitre deux se passe 20 ans après.
Le coup du personnage principal qui perd l’être aimé dans ses bras est presque un cliché, mais le jeu réussit à rendre la scène poignante malgré tout. Peu importe que ce soit du déjà-vu, l’important est le traitement fait à la scène, à l’affect, au peu d’attachement qu’on commencait à avoir envers les personnages. Un même scénario pourra déboucher sur une merveille ou une bouse, ça dépend par qui il est traité, par un génie ou par Uwe Boll, vous voyez ce que je veux dire ) (Même si Uwe Boll n’a pas fait que des merdes infâmes, il faut le reconnaitre).
Du coup je ne savais plus trop à quoi m’attendre par la suite. De fait, une connection particulière s’est faite avec Joel de la même manière que j’ai accroché au personnage d’Alex dans Silent Hill Homecoming, au point que ça nous motive à continuer le jeu. Des fois on aime bien un personnage parce qu’on peut s’identifier à lui, des fois parce qu’il est ultra badass bigger than life, et d’autres fois parce qu’on a de l’empathie pour lui. Je n’ai pas d’enfants pour l’instant mais je part du principe que dès lors qu’on a un enfant, il devient automatiquement la personne la plus importante à vos yeux. Quelle terrible épreuve ce doit être si ce qui arrive à Joel vous arrivait en vrai. Du coup il y a une certaine compassion, et Joel me faisait penser à Ben Richards de Running Man, pas le film avec Arnold mais le livre (dont le film s’inspire un peu) qui doit passer tout un tas d’épreuvres traumatisantes car il veut sauver sa fille d’une mort certaine).
Le jeu change d’ambiance par la suite donc. Graphiquement déjà, enfin au niveau du level-design : l’environnement propret des grandes villes laisse la place à un futur dévasté, envahi par la poussière, les détritus, les ordures (il n’y a plus grand-chose qui soit entretenu excepté dans les zones tenues par l’armée) et ou la nature reprend ses droits dès qu’on sort en ville, la végétation s’infiltrant ici et la. Il change d’ambiance aussi en profondeur puisque comme je vous le disais, si le prologue vous laissait entendre un actionner bête et méchant, vous êtes maintenant en présence d’un jeu de survie.
Si vous vous sentez l’âme d’un Rambo et voulez foncer dans le tas, oubliez. Ce n’est pas la gloire qui vous attend mais le Game Over. Vos munitions sont limitées, les armureries sont toutes pillées depuis longtemps, vous mettez du temps à recharger lorsque vous avez une arme à barillet, le recul de certaines est important, bref vous allez devoir économiser vos balles. Mitrailler ou tirer dans le tas vous condamnera à mort, chaque balle compte. J’exagère un petit peu mais il y a des fois ou après avoir raté deux fois ma cible, j’en venais à envisager de relancer une sauvegarde pour récupérer ces deux balles. Des fois c’est ça, vous entrez dans une zone d’infectés avec 3 cartouches de fusil à pompe et deux balles de revolver, en sachant pertinemment que ça ne suffira jamais, qu’en cas de fusillade vous ne vous en sortirez pas. Du coup vous chercherez encore plus à économiser les munitions, préférant attendre d’en trouver suffisament pour pouvoir tuer à coup sur et pas juste blesser les infectés.
Qui plus est, vous voudrez parfois rester aussi discret que possible : les zombies de base appelés « coureurs » ne sont pas très puissants ni résistants, mais ils pourront ameuter tous les zombies alentours en hurlant, si la bruit de la détonation ne l’as pas fait avant. Et dans ce genre de jeu, être encerclé équivaut presque toujours à une mort. Pour remuer le couteau dans la plaie, sachez que vous ne pourrez pas recharger instantanément ou via des menus dans la pause, de même que pour vous soignez, le jeu ne pause pas comme ça et les quelques secondes nécéssaires pour changer d’équipement vous seront fatales puisque les zombies courent vers vous et parfois vous déséquilibrent, obligeant votre personnage à recommencer son animation, retardant le prochain coup de feu ou de batte, etc…
Un infecté qui a muté bizarrement, sa peau se collant en couches sur le mur
Les « claqueurs » sont aveugles mais se repèrent au bruit. Faites tomber un truc ou tirez une balle et ils rappliqueront tous vers vous. Le problème c’est qu’ils ont atteint un stade d’infection avancé et qu’ils vous tueront en un coup. Si ils vous choppent, vous êtes mort. Vous pourrez bien débloquer plus tard des compétences pour survivre in extremis mais il vous en coutera deux surins, et vous chercherez surtout à les economiser. L’avantage c’est que vous pouvez les éloigner en lancant des briques ou des bouteilles ailleurs pour les attirer. Mais quand vous voyez en endroit avec des coureurs et des claqueurs, vous allez devoir prendre un petit moment pour trouver comment vous en sortir. Comme plusieurs approches sont possibles (élimination discrètes, multiples avec des Molotov ou tout simplement ne pas les tuer et se déplacer en se cachant à la Metal gear) le jeu n’est donc pas linéaire, et vous pourrez entamer une deuxième partie avec un style de jeu différent de votre premier run. Il y a bien des situations forcées ou vous devrez obligatoirement tout tuer ou au contraire ne pas vous faire repérer, mais globalement le jeu vous laisse le choix.
La bombinette à clous déchiquètera vos ennemis, mais pourra aussi vous blesser
Le jeu dispose d’une ambiance prenante qui vous fera parfois sursauter, et qui peut coller les miquettes aux joueurs et joueuses les plus sensibles. Il esquive les jump scares à répétition qui gachaient l’ambiance de Dead Space 2 après l’excellent dead Space 1. Ici rien n’est prévisible, et les angles de vues vous feront parfois croire qu’un truc va arriver alors qu’en fait rien du tout, mais du coup vous vous rendez compte que vous avez joué tout tendu, anticipant une attaque qui n’arriva pas et vous vous dites que c’est bien foutu quand le soft joue avec vos nerfs avec rien, c’est signe qu’il fait mouche. C’est un peu à décrire ces angles trompeurs mais vous vous y laisserez prendre je crois. Je sais pas comment expliquer mais par exemple, si vous matez un film d’horreur et qu’un personnage marche dans une bicoque abandonnée, et que soudainement la caméra se mette dérrière lui et avance de plus en plus vite, vous devinez qu’il va se faire attaquer. La c’est un peu pareil, mais avec les codes des survival-horror du jeu vidéo, c’est-à-dire qu’il y aura des passages ou vous sentirez le traquenard à plein nez, et en fait c’était juste pour vous foutre un coup de stress, puisqu’il est facile de mourir dans le jeu ou d’être dépassé par les événements.
Le jeu réussit parfois à foutre la flippe avec ses jeux de lumière et sa lampe torche, qui font se découper sur le mur des ombres gigantesques. Avec un peu de parano, vous croirez voir des infectés à chaque coin de salle. Le passage de l’hotel est un des plus prenants, vous avez des infectés que vous devrez ne même pas toucher sous peine de mort, vous entendez des bruits de partout sans savoir si ils viennent de la bande son ou si ils sont révélateurs d’une présence ennemie, et si vous foirez votre « infiltration » vous entendez les hurlements déments des infectés tout autour de vous sans trop savoir d’où ça vient, et la respiration paniquée de Joel dans son masque à gaz, des ombres furtives, des craquements bizarres, des angles morts que vous ne pouvez pas surveiller du coin de l’œil, et comme par hasard il vous reste 4 balles en tout et une seule trousse de soins que vous pouvez même pas utiliser maintenant car ça prend un peu de temps et que vous ne savez déjà plus ou vous aller, alors prendre le risque de se faire attaquer quand vous posez un bandage…
Il y a donc des moments qui font leur petit effet, très prenants, assez flippants.
Un des autres petits points forts du jeu est le coté vivant des PNJ. On passe vite faire sur la bonne modélisation des visages, les expressions et le doublage globalement convaincant, il y a surtout plein de petits trucs qui rendent Elie « vivante », disons moins robotique que la plupart des escortés des jeux de ce genre. L’animation est réussie mais surtout elle varie, aussi vous vous retournerez parfois pour constater qu’elle fait des trucs auxquels vous ne vous attendiez pas et que vous auriez pu rater, comme de regarder sous les meubles pour voir si il y a des objets à récupérer ou des rats, elle peut s’asseoir pour se reposer, vous suivre à la botte, admirer des affiches de films sortis dans un monde mort avant sa naissance, il y a plein de petits trucs qui rendent le jeu vivant et qui fait qu’on s’attache facilement au duo Joel-Elie puisque l’on a moins l’impression d’escorter un PNJ d’un point A à un point B plutôt qu’un personnage qui pourrait presque être incarné par un autre joueur à distance.
Il y a bien sur les petites conversations qui popent au cours du jeu, des toutes petites trouvailles au niveau de l’animation comme le fait que selon l’action du moment (normale, combat, stress ou fuite) les persos bougent et réagissent différemment. En gros Elie ne vous génera pas pendant l’action et ne se fera pas repérer à cause d’un défaut d’IA.
Tout ça pour dire que tous petits trucs donnent au jeu un coté vivant (je me répète) et aussi mature. Comme je disais, le scénario et les situations sont du déjà vu, mais le plus important c’est la manière dont on traite les thèmes. Le jeu dégage cela, une impression de maturité parce que si le scénar peut paraitre cliché, le jeu ne l’est pas la plupart du temps. Il aurait été très facile par exemple d’emphatiser à mort sur la tragédie qu’a vécu Joel au début du jeu, ou sur la relation père-fille entre lui et Elie, du genre affection au premier regard car tu me rappelles ma fille, mais le jeu évite la plupart des pièges et vous serez surpris souvent de la direction que les choses prennent, et c’est ce tout la qui rend les personnages attachants et qui vous donnera envie de suivre leur aventure.
Coté Gameplay pas grand-chose à dire, c’est un TPS classique, avec une vue qui se rapproche de l’épaule quand vous visez, et qui s’éloigne quand vous courrez. Ca demande un petit temps d’adaptation car au début Joel est un peu lourd (il trottine juste et ne court qu’en cas de gros danger) mais on s’y fait vite, les commandes deviennent instinctives.
Comme le jeu est assez dur, vous avez la possibilité d’activer ou non la super ouïe de Joel, qui fonctionne comme la vision thermique de Batman dans Arkham Asylum et Arkham City. En gros c’est un cheat que vous pourrez ignorer dans les options ou activer à loisir. En mode écoute, Joel se concentre sur les sons qu’il entend et curieusement ça se manifeste à l’écran par une vision noir et blanc qui vous permet de voir à travers les murs le contours des ennemis et rares alliés. C’est come si il entendait tellement bien que même un ennemi qui ne fait pas de bruit et posté en embuscade sera grillé. Il est tentant d’utiliser cette vision en permanence pour ne jamais se faire surprendre mais elle a aussi deux gros défauts qui font que heurseument, on ne l’utilise pas tout le temps sinon ça rendrait le jeu facile. Le premier défaut c’est que Joel se concentre tellement sur les bruits devant lui qu’il devient presque sourd aux bruits à coté ou dérrière, donc possibilité d’attaque par dérrière que vous n’entendrez pas, et ensuite son focus nécéssite qu’il soit accroupi et qu’il se déplace lentement, donc impossibilité de fuite ou d’esquive au corps à corps. Enfin la vision des contours de l’ennemi n’aide pas à viser, ni même à savoir si la vue est dégagée puisque les murs vont devenir quasi transparents. En gros, le focus est un cheat qui sauve des situations tendues mais qui ne vous assure pas la victoire. A vous de doser. Moi je sais que je recommencerai le jeu en mode survivant avec le focus désactivé. Et ca peut être coton avec les zombies qui parfois ne poussent pas de râles (donc on ne sait pas qu’ils sont la avant de les voir) et les ennemis humains qui savent arreter de faire de bruit pour vous surprendre ou qui essayent de vous encercler).
L’I.A des ennemis oscille entre le pas mal et le crétin, mais c’est un truc récurrent du genre. Le pas mal, ça pourra être un humain ennemi qui entendra le clic-clic de votre arme vide et qui le hurlera à ses alliés (« Il a plus de munitions, choppez le ! »), qui essaiera de vous surprendre par dérrière ou sur les cotés, qui se cache et est prudent etc… et le crétin c’est par exemple quand ils quittent leurs couverts pour changer de pièce avant de faire demi-tour totalement à découvert, vous tournant le dos et n’offrant pas plus de résistance qu’un pigeon d’argile. Ils ont aussi souvent tendance à ignorer Elie et à se concentrer sur vous.
Pour revenir sur les petits plus vivants du jeu, c’est justement au cours d’une fusillade que j’ai vu qu’Elie avait des réactions différentes selon ce qu’elle voyait ou pas. Si vous tuez et qu’elle voit pas trop ce qu’il se passe, ca ira mais une fois j’ai du dégainer un fusil de chasse après m’être fait repérer par un soldat trop près, et le gars a eu la tête explosée, son sang giclant un peu sur Elie qui lache un gros mot, choquée d’avoir vu une mutilation horrible d’aussi près.
Le jeu est gore mais pas hyper gore non plus. On peut trouver ça dommage pour un jeu de zombies ou au contraire trouver qu’il ne fait pas dans la démesure. Les taches de sang ont tendance à peu toutes se ressembler sur les cadavres à terre (un gros rond rouge) et les animations d’étranglements sont TOUTES les mêmes, il y aurait pu y avoir plus de variété à ce niveau la. Mais grosso modo le jeu est léché, et malgré des décors qui se répètent sur le papier (apparts délabrés, détritus, fissures…) les niveaux ne sont ni rébarbatifs ni ennuyeux, c’est très bien foutu de ce coté la alors que ça aurait pu être très facilement rasoir à la manière d’un Dark Sektor ou d’un Resident Evil 5 avec son bidonville du début qui est un cas d’école dans tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de level-design.
Des fois prendre le temps de s’arreter un peu pour observer le décor vous aidera à comprendre les événements qui se sont déroulés. Je ne vais pas vous spoiler mais le petit passage dans la ville de Bill ou vous voyez des cars d’évacuation vides, si vous êtes un petit peu observateur, vous pourrez retracer ce qui s’est passé.
Enfin, le jeu n’est pas trop linéaire car il vous pousse à fouiller les zones que vous savez inutiles ou cul de sac, parce que vous aurez besoin de fouiller partout pour trouver des outils, des pillules, des munitions, de l’alcool pour confectionner des soins ou des molotov, etc…
Des fois, on peut se prendre à se ballader juste pour le plaisir de s’immerger dans l’univers du jeu. C’est pas aussi flagrant que pour un Red Dead Redemption, mais ca existe un peu quand même dans The last of us. J’ai fini le jeu en un peu plus de 20h alors que ça aurait pu en prendre que 15, mais je me suis un peu balladé par moments, alors que les mécaniques du jeu ne se prêtent pas forcément à ça, juste pour être sur et que c’était plaisant de toutes façons. Le jeu est beau et la bande son est redoutable, alors ça aide. Des fois on pestera sur des facilités pour fermer des niveaux qui auraient pu être bien plus vastes : Dans certains imeubles abandonnés, vous vous rendrez compte que les étages supérieurs sont tous fermés soit par l’armée, soit par des piles d’étagères ou de bureaux. A la longue c’est un peu facile comme moyen de vous empêcher d'explorer un niveau et de vous obliger à retourner sur « la voie » mais bon, ça passe quand même, après tout je me souviens des parties de zombies qu’on faisait dans le mod sur CounterStrike Source et quand on étaient humains, c’est ce qu’on faisaient tous, on se barricadait avec des commodes et des bureaux, des chaises qu’on empilait pour bloquer le passage aux zombies, donc les survivants du jeu ont du faire pareil, c’est facile comme excuse, mais ca reste crédible. Il y aura quand même des zones qui ne font pas partie du chemin principal et que vous pourrez explorer quand même, à la recherche d’objets ou de BD à collectionner pour Elie.
Il ne me reste pas grand-chose à dire dessus, enfin si mais je ne veux pas trop spoiler. Je ne vous conseillerais que de l’essayer, car si vous accrocher après le chapitre 3, alors vous serez peut-être en présence d’un jeu qui, comme les tests le décrivaient, vous hantera même lorsque vous lacherez la manette. Le genre de jeu dont on se souvient. J’ai beaucoup aimé et je vais attendre un peu avant de le relancer en mode survivant et débloquer tout ce que n’ai pas eu lors de mon premier run. A noter que les doublages Français sont globalement d'excellente facture et je dirais même que je les préfèrent aux originaux (hérésie!) juste pour la voix d'Ellie qui en Français colle à son personnage (14 ans) la ou la version US fait carrément plus adulte, genre fille de plus de 20 ans, ce qui sort un peu du jeu. Bien que çe soit les voix "originales", on y croit moins quand Ellie parle.
Beau, prenant, bien foutu dans sa narration et ses mécaniques, The Last of us est un jeu poignant qui vous donnera envie de continuer toujours plus loin à chaque session, et qui pourra même vous faire appréhender la fin, puisque dans cet univers un peu sombre ou il est facile de perdre les personnes qu’on aime, vous commencerez à vous demander si la musique triste qu’on entend au menu de départ et qui parcourt discrètement tout le jeu ne signifie pas que… Mais je ne vous spoilerai pas !
Alors si vous n’êtes pas rebuté par les jeux de zombies qui demandent plus de préparation et de fuite que de massacres en tirant dans le tas (ce n’est pas une critique de ces derniers, Dead Rising 2 était excellent), alors foncez, The Last of us est un grand jeu, souvent émouvant, dont vous vous rappelerez.
Pour Tomb Raider, je vais attendre un peu avant de donner mon avis finalement, c’est assez bizarre comme impression qu’il me fait ce jeu.