Mais vous mélangez tout >< !! MC Solaar et Trust c'est pas de la chanson française
Sinon je n'ai jamais compris cette passion qu'avaient en soirée les gens (même ceux de mon âge) à, quand ils ont un coup dans le nez, repasser des kitcheries des années 80 à fond la caisse
... je préfère de loin de la musique chill et posée ou quelque chose de contemporain qui sied à une ambiance.
Par contre si ce n'est pas mon genre de prédilection, il y a des chanteurs français que j'apprécie beaucoup.
Le premier c'est
Bernard Lavilliers, car à défaut de le classer autre part je le mettrais en chanson/world music. C'est un coup d'attache personnelle car mes parents l'écoutaient beaucoup à l'étranger, et d'après mon père, je l'écoutais "déjà quand t'étais encore dans le ventre de ta mère".
J'ai toujours aimé la façon dont il retranscrivait, il fut une époque, la violence crasse, la chaleur lourde, les légendes enfumées et la vie bouillonnante des villes et des pays où il voyageait. Ses chansons avaient l'art de faire naître les images les plus marquantes et les plus emblématiques des évolutions des pays, des rues où il était. On y croyait, on les voyait, on sentait la vie et l'atmosphère du Brésil, du Venezuela, de Harlem NYC ou des Caraïbes. Pas celles des hotels à touristes, mais celle des rues, des bars, des recoins sombres, des favelas ou des maisons d'habitants et des chemins de traverse.
Et puis il a mixé reggae, rock et synthés en les démocratisant un peu partout dans la chanson française grand public. Sans lui et Gainsbourg, le reggae ne serait jamais arrivé chez nous.
Aujourd'hui il vieillit, il reste un poète un peu bobo nostalgique, et il produit de bons albums, mais ça a tendance à recycler quand même. En revanche en live il déchire. C'est un papy et il bouge comme un gamin de 20 ans qui se prendrait pour Morrison, et ses musiciens mettent la noumba dans la salle. Chose ironique, les jeunes sont devant et dansent, mais ne sont que 30% à peine du public. Le reste est composé de quadras-quinquas souvent bobos et qui se mettent à râler en criant "assis" quand l'ambiance se porte. Quelle triste vanité.
Troisièmes couteaux :
https://www.youtube.com/watch?v=8seUhgEiGuI"Politiquement, leurs idéaux sont très ciblés sur deux critères, entre Mad Max et l'Abbé Pierre". On the road again :
https://www.youtube.com/watch?v=IrDKeBBN-HA&feature=related la version originelle est très new wave, mais depuis il la fait plus qu'en acoustique en live. Procurez vous le live 2000 "
Histoires en scène", c'est la seule tournée à ma connaissance où sa guitare est accompagnée d'un piano, et cette version dépouillée est belle à pleurer. Cette chanson me rappelle énormément de choses de ma jeunesse "ado" et j'ai même du mal à l'écouter sans avoir une boule dans la gorge tant certains moments me manquent et la mélodie m'évoque une époque chérie et perdue.
Stand the ghetto :
https://www.youtube.com/watch?v=sCyT6qsFGCc"Tout le monde danse, tu te traînes. Tout le monde fume et tu bois".San Salvador :
https://www.youtube.com/watch?v=_Pttqcv91ws"Si tu vas à San Salvador, vas voir la femme qui sait lire dans les yeux des morts, et aussi dans les flammes. Elle te dira des mots très forts, comme les tambours qui dansent sur la terre des morts juste avant le jour".
Noir et blanc :
https://www.youtube.com/watch?v=NRdEFI2eVII / cover par Salif Keita :
https://www.youtube.com/watch?v=Cs71QlAQYiQ&feature=related"La musique parfois a des accords majeurs qui font rire les enfants mais pas les dictateurs."Sinon, mon album favori reste celui par lequel j'ai abordé sa discographie. Champs du possible, dont est issus Troisièmes couteaux, n'est sans doute pas le plus connu de ses disques, mais possède une odeur d'époque. Cette espèce de fièvre urbaine pré-an 2000, les années 90 dans toute leur splendide décadence noire, l'ère d'internet, des costumes sombres partout, de l'informatique, du cyberpunk, des révoltés qui pensaient que le cyber espace serait une nouvelle terre sans limites, le cinéma de SF kitch et barré anticipatif...
Tout ça se traduit dans l'album par ces bruits, cette utilisation des synthés et des boites à rythmes sans virer dans le kitch goth rock. Enfin je sais pas comment expliquer ce disque mais il m'a profondément marqué.
Je voulais parler de la pop française des années 90 (Diabologum, Chelsea, Williams Pears), des chanteurs et groupes "Mödernes" inspirés de la new wave et/ou du punk et à cheval sur la chanson française (Etienne Daho, Daniel Darc, Taxi Girl, Stinky Toys, Marquis de Sade...) ou encore de l'inénarrable et controversé Gainsbourg, ou encore de cette baderne de Miossec, de Arno, de Jacques Brel, voire même de Noir Désir et Eiffel... mais j'ai pas le temps présentement, alors peut être au détour d'un prochain post.